14 novembre 2020
Conjugaison maléfique
Tableau Hervé de Salgues
Il l'aimait.
Il l'aimait à tous les temps du verbe aimer.
Il l'aimait surtout au présent.
"Je t'aime ; est-ce que tu m'aimes ?"
La belle répondait au futur, temps incertain s'il en est :
"Je t'aimerai peut être".
Elle osait même le conditionnel présent :
"J'aimerais que tu me laisses tranquille."
Il risqua cependant un impératif, qui le fit rougir de son audace :
"Aimons-nous !"
Elle voulut répondre d'un plus que parfait rageur et
ne vit pas le filet qui arrivait...
Il ne parla plus d'elle qu'au passé composé :
"C'est fou ce que je l'ai aimée".
Il s'autorisa même un futur antérieur :
"J'aurai aimé à la folie..."
La souris des champs
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